Georges est né à Couffouleux, le 25 janvier 1933, dans une famille de cultivateurs, de 4 enfants, 2 garçons, 2 filles. Jeune encore, enfant même, Georges a quitté son pays pour entrer au juvénat des Frères des écoles chrétiennes, dans la région lyonnaise. Mais ce n’était pas là sa vocation. Il revint au pays pour entrer au petit séminaire de Belmont, l’année même ou cet établissement changea de lieu : professeurs et élèves vinrent au collège saint Gabriel à Saint-Affrique. C’est là que Georges acheva sa scolarité secondaire.
Bachelier, il entra au grand séminaire de Rodez où il suivit les études de philosophie scolastique. Puis il accomplit son service militaire. Au retour il retrouva, à la rentrée, le grand séminaire de Rodez pour le quitter aussitôt : la proposition lui avait été faite d’accomplir les études de théologie à l’Institut catholique de Toulouse. Il entra donc au séminaire universitaire Pie XI à Toulouse, pour une durée de 4 ans. Au terme, il obtint la licence canonique de théologie et fut ordonné prêtre, le 26 juin 1960, dans la chapelle du collège saint Gabriel à Saint-Affrique.
Revenu dans le diocèse de Rodez, il fut d’abord vicaire-instituteur à Aubin, du 9 juillet 1961 au 30 juin 1963. A cette date il revint dans le pays Saint-Affricain pour une longue période : d’abord comme vicaire à Saint-Affrique, le 30 juin 1963, puis à Vabres, le 19 juillet 1970, aumônier d’action catholique des chrétiens du monde rural, le 20 juillet 1980 : cette fonction lui valait de se déplacer beaucoup dans les villages et les fermes pour des réunions, plutôt le soir, et ainsi de rencontrer beaucoup de monde. Il fut nommé curé de Saint-Juéry-le-Château et d’Esplas, le 25 novembre 1984, puis de Farret le 25 juillet 1987. Nommé curé de Saint-Sernin-sur-Rance, il ne prit jamais en charge cette paroisse car, en 1989, un grave accident de voiture allait bouleverser sa vie.
Désormais son état physique était atteint et, dans une certaine mesure, son moral. Il vint alors à Millau en 1990 où il resta jusqu’à la fin. Il alternait séjours à l’hôpital, repos chez des amis et activités sacerdotales. Il faisait partie de l’équipe des prêtres de paroisse, en résidence d’abord au presbytère Saint Martin. Il était chargé particulièrement de l’éveil à la foi des tout-petits et des funérailles : il touchait ainsi les deux âges extrêmes de la vie et il savait entendre l’un et l’autre et répondre avec des mots justes. Beaucoup de Millavois s’en souviennent.
Les années passant, l’activité de Georges changea par nécessité : moins d’actes du culte, moins de sacrements administrés, plus de présence à chacun et d’attention à tous. Ce changement se voyait dans son mode de vie. Lors de ses promenades habituelles dans les rues de Millau, il s’asseyait sur son déambulateur aux carrefours, il regardait et écoutait. Beaucoup s’arrêtaient aussi pour un mot ou une conversation. Il pratiquait ainsi avant l’heure l’invitation du Pape François « d’aller aux périphéries ».
Il fut aussi pour les prêtres qui l’ont connu à Millau un grand frère, bon et généreux. Sous des manières de pince-sans-rire, il cachait un grand cœur.
Il nous a quittés le 25 janvier 2023, le jour anniversaire de sa naissance au monde.
Que le Seigneur l’accueille pour sa naissance à la vie du Ciel.
Pierre Gauthier