1er dimanche de l’Avent, ’Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison’ (Mc 13, 33-37)

Sur le mont des Oliviers à Jérusalem, treize religieuses carmélites veillent sur le sanctuaire du Pater Noster. Depuis cette grotte où le Christ a enseigné le ’Notre-Père’ à ses disciples, les Sœurs du Carmel nous invitent à l’Espérance.

Voici qu’un jour vient

« Voici qu’un jour vient pour le Seigneur » prophétise Zacharie, « le Seigneur assemblera toutes les nations vers Jérusalem pour la bataille ». En ce « jour merveilleux », il doit venir « sur la montagne des oliviers qui fait face à Jérusalem du côté de l’Orient » (Za 14). C’est là que Jésus a amené ses disciples.

En écho au prophète, il évoque un moment dont on ne sait quand il adviendra. Il faut donc prendre garde, rester éveillé, il faut veiller !

Ce qu’il leur a dit là, il le dit à tous, et l’appel, qui a fait frémir les disciples il y a 2000 ans, résonne encore dans notre carmel au sommet du mont des Oliviers, dans toute la Terre Sainte, jusqu’aux confins du monde, il fait frémir les cœurs pour les ouvrir à l’espérance de sa venue

Il fait de nous des veilleurs

Ici, en Terre Sainte l’espérance a pris chair en Jésus ; ici, il doit revenir à la fin des temps. Tout ici est marqué par la présence de l’Emmanuel, Dieu avec nous tous les jours ; et partout ici, des situations de détresse inextricables nous frappent. Une injustice criante tente d’enténébrer l’espérance. Mais en contemplant le soleil chasser la nuit en surgissant des monts de Jordanie, chaque matin, avec la certitude au cœur que la venue de Jésus est plus sûre que l’aurore, la foi en lui nous découvre un monde sauvé, où il fait de nous des veilleurs… Éveillés à la vie nouvelle, nous devenons lumières d’espérance, susceptibles d’éveiller nos frères.

« Veillez ! » nous dit-il : il fait frémir les cœurs pour réveiller en nous le désir de plénitude existentielle. Alors, la perspective de ce moment qui viendra à l’improviste oriente, ordonne la vie présente... qu’il ne nous trouve pas endormis !

Semons l’espérance

Réveillés de l’engourdissement de la frénésie de nos sociétés sans Dieu, semons l’espérance par une marque d’attention à une sœur, un geste d’encouragement ou de soutien. Tout pouvoir nous est donné, la liberté et la grâce nous sont données, pour rester éveillés, vivre aux aguets dans une attente confiante où se reçoit, se déploie et croît la liberté dans la charité, par le travail intérieur, l’exercice de la vigilance du cœur, c’est-à-dire de la prière et de l’amour, l’attention au prochain.

« Veillez ! » : s’il y a là un appel à nos consciences, la foi dans ce moment du jugement final est avant tout se surtout espérance, parce qu’il est justice et parce qu’il est grâce.

Carmel de Jérusalem
« Journal de la Paix » Pax Christi