Quatre flammes pour Noël

Ce soir, nos yeux sont fixés sur la lumière de Bethléem. Alors, permettez-moi, en regardant l’enfant de la crèche, de vous raconter une histoire.
Nous sommes un soir de Noël en famille. Toute la maisonnée parle et rie dans la salle de séjour. Et voici qu’un petit enfant qui pensait plutôt au réveillon, se glisse dans la salle à manger, près de la table. Oh, une belle table ! Prête pour le joyeux repas de Noël ! Au milieu des décorations, l’enfant remarque quatre belles bougies dont les flammes brillantes dansent pleines de vie et semblent tenir conversation ….
« Moi, je suis lumière de la paix, dit la première flamme et je me demande pourquoi je brûle … Qui croit encore à la paix ?. Regardez ces guerres partout… Dans quel état est Bethléem ! Regardez tous ces gens innocents qui meurent dans des attentats. Même à l’école, regardez comment on est méchant parfois pour les plus faibles, et à la maison, vous verriez le temps passé en disputes familiales, c’est incroyable ! Non je ne vois pas pourquoi je continuerais à brûler. »
Et la flamme de la paix s’éteignit.
Le deuxième flamme prit aussitôt la parole : « Moi, je suis la lumière de l’amour, et moi aussi, je me demande si je vais continuer à brûler. Aujourd’hui, les gens s’enferment chez eux et ne pensent qu’à eux… Leur seule lucarne c’est l’écran de la télé : là ils voient bien qu’il y a plein d’enfants qui n’ont pas à manger ou qui souffrent, ils voient d’un œil distrait les reportages sur les personnes seules et des gens à la dérive… Ils voient tout ça, mais ils restent assis dans leurs fauteuils… Non, je pense que ce n’est plus nécessaire que je brûle ». Et la deuxième flamme, celle de l’amour, s’éteignit.
Pendant que les grands parlaient au salon, le petit garçon continuait, ébahi, à écouter ce que se disaient entre elles les lumières. La troisième bougie de Noël prit la parole : « Moi, je suis la lumière de la foi. Cela fait des années que je dis : « Ayez confiance en Dieu ! Il est là avec nous ! Et je vois que les gens ont de belles traditions, à Pâques, à Noël… mais pour ce qui est de faire vraiment confiance en Dieu et s’appuyer sur Lui… c’est une autre affaire ! Je vais m’éteindre, les gens n’ont plus besoin de moi ! ». Et la troisième flamme, celle de la foi s’éteignit.
Il n’en restait plus qu’une et le petit était devenu triste parce que la belle table de Noël était presque dans l’obscurité, l’obscurité de la nuit que l’enfant apercevait derrière les carreaux.
Alors l’enfant dit à la dernière flamme : « Alors, toi aussi tu vas t’éteindre ? » Seule, mais plus vive que jamais, la quatrième flamme lui répondit : « Non ! Je vais continuer à briller, car en cette nuit de Noël, je suis la lumière de l’espérance. C’est moi qui vous permet de tenir dans les moments de tristesse, de découragement. Je suis la lumière qui a jaillie dans la nuit de Bethléem, dans la crèche. Ce petit enfant de Bethléem c’est l’Amour vient de s’incarner dans le monde … rien ne pourra éteindre cette flamme. Elle est pour chaque homme, la lumière du monde ! »
Alors l’enfant comprit que la flamme lui disait : : « Moi qui suis l’espérance, je peux redonner vie, mais, j’ai besoin de toi. Allez, prends mon feu et rallume vite les trois autres flammes ».
L’enfant prit dans ses mains la petite flamme fragile et ralluma bien vite les 3 autres flammes : celle de la paix, de l’amour et de la foi. Et toutes les décorations de la table de Noël se mirent à briller tandis que la famille prenait place tout autour.
Chers amis, Noël n’est pas un conte.
Cette histoire est beaucoup plus qu’un conte.
Elle nous dit de façon symbolique ce que vivent les croyants le jour de Noël.
Celui qui croit vraiment que Dieu est venue parmi nous, nous illuminer, devient encore plus jeune que ces bergers joyeux qui dévalent les collines pour voir l’enfant nouveau-né.
Alors cette nuit, allons au cœur de notre foi. Accueillons le Dieu qui s’est fait homme, et nous pourrons ranimer autour de nous la lumière de la paix, la lumière de l’amour, la lumière de la foi.
Source : http://saintbrieuc-treguier.catholique.fr/
A l’origine, un texte de la communauté chrétienne de Brossard, au Québec.
Texte repris et transformé par Jean-Claude Marin.
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