Notre-Dame-de-la-Salvage
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Malgré une interruption l’an passé, le pèlerinage à Notre-Dame-de-la-Salvage se remet en place. Il aura lieu le dimanche 1er juillet et s’adresse à tous ceux qui veulent prier Notre-Dame.
Mais connaissons-nous bien l’histoire de "la Salvage"
Une longue histoire sur le site de la Salvage :
L’Eglise de Notre Dame de la Salvage est bâtie sur un ancien site gallo-romain détruit par les vandales en 471. On a trouvé de nombreux objets sur le site (pièces romaines, poteries et même une statue d’Iris en bronze actuellement exposée au musée de Nîmes datant de plus de 2000 ans). Il reste aux alentours quelques vestiges gallo-romains dont une citerne (147 m3) encore intacte accolée à droite de l’Eglise, d’où le nom que l’église a longtemps portée : Sainte Marie de la citerne ou Notre Dame de la citerne.
La présence chrétienne sur le Larzac est constatée dès le début du 6ème siècle. Un oratoire a été construit avec les anciennes pierres gallo-romaines du site, son existence est historiquement certaine à partir du 10ème siècle. L’oratoire (2m 40 par 3m20) correspond actuellement à la sacristie de l’Eglise, on y voit encore quelques traces de peintures.
Puis, une église est construite devant l’oratoire, elle est attestée dans des documents historiques en 1102. Cette église, déjà dénommée Sainte Marie de la citerne, dépendait alors de Saint Guilhem du Désert. Ce nom est confirmé dans une bulle du pape Alexandre III en 1162.
Le nom de Notre Dame de la citerne ou Sainte Marie de la citerne a disparu au fil des siècles au profit de notre dame de la salvage qui signifie notre dame du salut (Salvare, en latin).
Le site est confié aux templiers pendant 172 ans (de 1140 à 1312) puis pendant 484 ans aux hospitaliers jusqu’en 1796 où il est confisqué à la révolution. Il passe ensuite dans le domaine privé.
Le pèlerinage de la Salvage a été institué par les Hospitaliers, lorsqu’ils prirent en charge la chapelle après les Templiers. Ce pèlerinage s’est inscrit dans le contexte de l’institution de la solennité de la Visitation du 2 juillet (instauré en 1389 par le pape Urbain VI). Nous ne connaissons pas la date du 1er pèlerinage de la Salvage qui date sans doute de cette époque. On a des traces historiques dans des documents à partir du début du 17ème siècle. On parle jusque dans la presse de Montpellier de 5000 pèlerins en 1884 venus de toute la région.
A la révolution, le site est confisqué par l’état et la chapelle sert d’entrepôt pour la poudre à canon qui est fabriquée sur le site même avec les cendres de buis (qui participent à la fabrication du salpêtre). La chapelle prend feu accidentellement une nuit d’octobre 1794. Seul l’oratoire d’origine a résisté à l’incendie ainsi qu’une statue antique de Marie en bois qui sera malheureusement volée en 1981.
Malgré cela les pèlerinages se perpétuent sur les ruines de la chapelle. Le site passe alors aux mains de personnes privées jusqu’à la famille Rouvelet de Millau qui décide de reconstruire la chapelle à partir de 1835 : (27 ans de travaux et de nombreux dons de paroissiens et pèlerins). Ils y enterreront l’ensemble de leur famille (monsieur, madame et leurs deux enfants).
Ce sont les derniers propriétaires (la famille Sauveplane) qui décident en 1962 de céder le site en deux parties : la chapelle, son parc avec les 4 tours ainsi qu’un grand enclos ovale avoisinant entouré d’un mur de pierres bâti par les Hospitaliers sont offerts au diocèse de Rodez. Toutes les autres terres autour du site sont cédées pour permettre la création d’un centre aéré pour la jeunesse millavoise.
Quelques photos
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