Il est fou, ce père de l’Evangile

Méditation sur l’Evangile du 4e dimanche de Carême proposée par les Sœurs Clarisses de Mur-de-Barrez ; Dimanche 31 mars (Lc 15,1-3.11-32)
Il est fou, ce père de l’Evangile !
Il se laisse d’abord dépouiller par son cadet, et quand ce fils revient tout penaud parce qu’il a tout dilapidé, tout perdu, y compris sa dignité de fils, ce père non seulement l’accueille, mais il court au devant de lui
- il devait passer des heures à se tenir aux aguets, désirant si ardemment le retour de ce fils perdu
- il se jette à son cou et l’embrasse on ne peut plus chaleureusement, puis lui fait préparer un banquet, après l’avoir recouvert du plus beau vêtement !
Un festin pour se réjouir de ce chemin de conversion qui mène à un retour à la vie !
Il est fou, et en plus il est injuste, pense aussi le fils aîné : pour le retour d’un voyou on fait la fête, et pour moi qui fais tout comme il faut, pas même de quoi festoyer avec mes amis. Alors on peut donc dévier, pécher de toutes sortes de manières, puisque miséricorde et pardon sont assurés ? ...
Et il refuse de se réjouir : joie et rancune ne peuvent pas coexister ... Et la parabole s’arrête là. Finalement on ne sait rien des deux fils : le cadet a-t-il accepté son retour comme fils ? L’aîné est-il entré, s’est-il réconcilié avec père et frère ? « Rien n’est fini pour Dieu » dit une hymne de Carême. C’est la seule chose dont on soit sûr en fait : notre Dieu a un cœur rempli d’une miséricorde absolue. Oui, il est complètement fou : il accueille les pécheurs et il mange avec eux ! Quelle bonne nouvelle ! Osons donc nous reconnaître pécheur car, nous dit le pape François « celui qui risque, le Seigneur ne le déçoit pas, et quand il fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts ! » (La joie de l’Evangile n°3)
Commentaires