Lois de bioéthique
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En permettant à toutes les femmes de recourir à l’aide médicale à la procréation (AMP ou PMA), le projet de loi introduit de profonds changements au plans juridique, sociétal, et anthropologique. Il institue un « changement de logique » dont on ne mesure pas encore toutes les conséquences. L’exercice même de la médecine s’en trouve modifié. Par ailleurs, on ne peut ignorer de possibles dérives qui remettraient en cause notre conception même de la personne humaine.
1. « Un changement de logique » : le projet de loi introduit, pour la première fois dans le droit français, une dissociation radicale entre les fondements biologiques et juridiques de la filiation. Il prévoit même une double filiation maternelle.
Comment soutenir alors que les « enfants naissent libres et égaux en dignité et en droits » si, au regard des techniques d’AMP, les uns bénéficient d’un père et d’autres pas ?
2. Le droit des enfants bafoué et leur équilibre psychique contrarié : priver un enfant d’un père est une violence ! Le rôle du père, en interaction et coopération avec celui de la mère, est essentiel dans la construction de la personnalité de l’enfant et de son rapport à la société. L’enfant peut-il grandir et se structurer psychiquement sans être confronté à l’altérité qui l’aide à sortir d’une relation fusionnelle avec sa mère ?
3. Le rôle de la médecine : la banalisation des techniques d’aide à la procréation modifie les attentes envers la médecine et assigne à celle-ci un nouveau rôle qui n’est plus uniquement de guérir des pathologies mais de répondre à des désirs étrangers à toute considération médicale.
4. Les risques de dérives :
Comment éviter que le dépistage génétique anténatal ne débouche sur l’exclusion de toute forme de handicap, au nom des libertés individuelles ?
Peut-on assurer que le principe de gratuité, lié aux dons issus du corps humain, sera toujours respecté ? Le don de gamètes pourrait s’avérer être insuffisant et donner lieu à une « marchandisation ».
Certains couples pourraient recourir à l’AMP avec donneurs (double don de gamètes) pour que leur futur enfant ait les caractéristiques convoitées. Un « projet parental » fondé sur l’espoir d’un enfant « conforme à des attentes génétiques », ouvrirait la porte à l’eugénisme, ce qui serait inadmissible et insupportable.
D’après le document publié par la Conférence des Évêques de France :
Quel monde voulons-nous ?