Communiqué de Mgr Fonlupt

Aux chrétiens du diocèse de Rodez
Frères et sœurs en Christ,
Avec la crise du coronavirus ou Covid-19, nous sommes entraînés dans une situation difficile pour notre pays comme pour tous les habitants de notre terre...
Mes pensées vont aux malades, et à ceux qui leur sont proches.
Aux soignants, aux médecins et personnels hospitaliers qui mettent beaucoup en œuvre et donnent beaucoup d’eux-mêmes ;
A celles et ceux qui sont soucieux pour leurs proches, leurs enfants ou leurs parents, les membres de leur famille ;
A tous ceux qui subissent de plein fouet les conséquences de cette situation dans leur vie professionnelle et dans l’activité économique ;
Aux responsables et aux décideurs.
Nous mesurons combien l’équilibre de nos échanges, de l’activité économique, est menacé, comme notre manière d’être en relation.
Nous éprouvons ainsi l’étonnante fragilité du système dans lequel notre vie et nos échanges sont organisés.
Au cœur de tout cela, nous pouvons aussi retrouver ce qui nous est essentiel, à côté de ce qui demeure accessoire. Les liens ne se réduisent pas au contact physique.
Nous entrons dans une période de confinement dont nous ne percevons ni l’ampleur, ni les limites. Pour autant, la meilleure manière de nous soutenir est de ne pas nous isoler, alors que tout peut nous y inviter, et de veiller les uns sur les autres.
Il nous faut pour cela, aller puiser dans nos ressources, celles des citoyens que nous sommes, celles des croyants que nous sommes également invités à être.
Cela,
En nous conformant à ce qui nous est demandé par les responsables de notre pays.
- Nous sommes des citoyens. Nous avons donc, comme quiconque, à connaître, à respecter et à mettre en œuvre les différentes préconisations et décisions prises par les autorités de notre pays.
Prenons conscience de notre responsabilité, et particulièrement de ce qui nous est demandé pour respecter le confinement, éviter les déplacements, les rencontres qui ne sont pas nécessaires, les échanges dans leur diversité.
Il est impératif de prendre au sérieux les comportements de prévention qui nous sont indiqués.
En cherchant ce qui, comme croyant, peut être particulièrement appelé de notre part.
- Demeurer dans l’attention aux uns et aux autres.
N’oublions pas les personnes isolées, fragiles... Ne pas visiter n’empêche pas de faire signe, par un message, un appel, un soutien de proximité.
Que chacun se demande ce qu’il peut faire et vers qui il peut se tourner dans son cercle de relation.
- Nous aider à nous tenir dans la confiance et à garder un peu de sérénité et de paix.
Comment vivre cette situation préoccupante, la regarder, l’affronter... avec l’assurance confiante que nous apporte notre foi ?
- Nous sommes provoqués à nous mettre en retrait. Ce peut être le lieu du recul, du recueillement, de la prière... Nous sommes dans le temps du carême, qui nous redit l’appel renouvelé à nous tourner vers Dieu et vers nos frères. Nous voilà appelés à le vivre d’une manière non envisagée. Ce temps de la prière nous invite à retrouver la proximité de Celui qui veut la vie pour nous tous et la veut en abondance (Jn 10,10). Cette prière peut s’intensifier sur le plan personnel. Nous pouvons aussi la vivre, reliés à d’autres, grâce aux moyens qui nous ont offerts. Des propositions sont rassemblées sur l’espace dédié du site diocésain.
Nous allons manquer de rencontres, de temps de célébrations et de sacrements, une manière inattendue de jeûner, qui peut nous inviter à mesurer combien tout cela nous est précieux. Le Seigneur saura trouver d’autres chemins pour se partager en nourriture, que ces jours creusent en nous la faim de sa Parole et de son Pain, comme le besoin dans lequel nous sommes de nos frères.
Ainsi, l’absence de rencontres physiques pourra nous amener à retrouver la force des liens qui nous relient. Ce que l’Eglise appelle la ’Communion des saints’, cet ’immense berceau de la communion où se signifie l’hospitalité tous azimuts du Royaume.’ (Christian de Chergé).
Au cœur des difficultés de notre temps, que nous partageons et éprouvons avec nos frères, demandons au Seigneur la grâce de nous tenir confiants, humbles témoins de l’Espérance qu’il nous est donnée d’accueillir.
Je rappelle simplement les décisions qui, de manière concrète, doivent guider notre vie croyante en ces jours :
La célébration publique des messes le dimanche comme en semaine est suspendue.
De la même manière il n’est plus possible des célébrer de baptêmes et de mariages.
(...)
La visite aux personnes âgées et aux familles en deuil peut se faire, mais sans contact et si possible, bonne distance.
Chacune de nos paroisses s’attachera à inventer du mieux possible ce qui peut soutenir les uns et les autres en ces jours.
Pour nous aider à ne pas perdre la dimension de notre Eglise diocésaine, nous organisons la célébration messe dominicale diffusée en vidéo depuis de la chapelle de l’évêché à 10h30 (à partir du site rodez.catholique.fr).
Demandons-nous de quelle manière soutenir la vie fraternelle de nos communautés, le lien et l’attention aux uns et aux autres, et particulièrement aux plus fragiles, le soutien aux personnes dans l’épreuve. Je sais que les personnes investies dans la pastorale de la santé continuent leur présence en fonction de ce qui est possible.
Enfin ne manquons pas de nous tenir dans la prière, proche les uns des autres, avec la proximité de Marie. Ce jour, et jusqu’au 25 mars, solennité de l’Annonciation, commence une neuvaine de prière à Notre Dame de Lourdes. Je vous invite à vous y associer.
Je vous propose aussi de prier Marie, que nous vénérons en Rouergue au Sanctuaire de Ceignac. Les chrétiens du Rouergue se sont tournés vers elle lors de la peste en 1652. Nous pouvons lui demander de protéger nos familles, de soutenir chacun dans sa vie et son attention aux autres, de nous donner le
courage et la ressource spirituelle nécessaires pour vivre ce temps dans la confiance et nous tenir dans l’Espérance
Je vous propose cette prière. Et j’envisage de me rendre au sanctuaire de Ceignac auprès de Marie, le 25 mars prochain, pour confier à son intercession les habitants de notre diocèse, de notre pays, et porter dans la prière la vie de toutes les personnes ébranlées par les événements que nous vivons.
Je vous assure de ma grande attention, de ma prière pour chacune et chacun, pour vos familles et tous les vôtres. Que le Seigneur nous soit proche et nous donne de percevoir ses bénédictions.
+ François Fonlupt