CHRETIENS, RESTONS CONNECTES ! 3
lundi 23 mars 2020
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Peut-on rester longtemps à vivre en chrétien, sans sacrements ?
- Le bons sens, et l’expérience, répondent franchement non ! Alors : ce que nous vivons actuellement, sans messes célébrées publiquement, sans l’accès possible au sacrement de la réconciliation, sans même la possibilité d’organiser les célébrations des fêtes pascales, sans pouvoir célébrer les sacrements de baptême prévus, ni préparer les prochains avec les parents qui en ont fait la demande, ni administrer le sacrement des malades dans les EHPAD et les hôpitaux, n’est pas de nature à nous rassurer.
- Il y a quelques temps le monde catholique découvrait que dans une certaine partie montagneuse du Japon, des chrétiens avaient vécu totalement isolés du reste de la population, pendant deux siècles et demi, sans prêtres, sans sacrements. Et ils avaient conservé une foi chrétienne pratiquement intacte ! Pendant tout ce temps, dans les familles, on avait rappelé lors de chaque naissance, les rites du baptême, maintenu en famille et enseigné aux enfants les prières chrétiennes . Leur désir de vivre en chrétiens n’avait pas faibli et ils étaient restés en lien, entre petites communautés chrétiennes de cette région, sans aucune aide extérieure. L’environnement leur était directement hostile. Leur jeûne sacramentel avait duré des siècles ! Ce n’est pas trop notre cas. Pas encore.
- Notre cas à nous relève d’une autre pathologie, si l’on peut dire. Chez nous, nous ne manquons pas de messes, mais nous ne les désirons plus. Ce manque de désir se traduit, par exemple, par la facilité avec laquelle nous ne la programmons plus dans nos agendas familiaux comme un rendez-vous dominical prioritaire, surtout depuis qu’elle n’est pas « dite chez nous », ou encore si le « style » ne nous plaît pas(!). Au fait c’est où le lieu idoine pour la messe sinon le lieu où les chrétiens se rassemblent pour la célébrer ? C’est quoi le « style » qui convient aux chrétiens qui acceptent de se laisser rassembler par le Christ pour célébrer leur foi, sinon celui de la communion, y compris dans la maîtrise des gestes ou attitudes qui ne favoriseraient pas d’abord la charité ?
- Pour l’instant ce jeûne des sacrements, et en particulier de l’eucharistie, nous est imposé. Les rencontres habituelles et nécessaires à notre croissance dans la foi nous sont interdites. Ces empêchements ravivent-ils en nous un vrai désir des sacrements et de la vie en Eglise ?
Puissent ce jeûne et notre manière de le vivre être agréables au Seigneur ! Puissent-ils créer en nous un vrai désir de vivre avec toujours plus de vérité les sacrements de la vie chrétienne, lorsque le Seigneur nous rassemblera à nouveau.
- Le jeûne est un des piliers du carême chrétien. Avec la prière et l’aumône (charité-partage), ils ont comme but de nous aider à purifier notre relation à Dieu et aux autres. La conversion c’est tout cela, avec des conséquences tellement concrètes… Carême imprévu. Carême salutaire ?
P. Bernard Quintard