Ce sera comment, après ?
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Cette question, souvent posée en ces termes, à l’évocation de l’au-delà, nous pouvons aussi nous la poser à propos de ce qui se passera lorsque l’ensemble du cours de la vie de notre société et de notre Eglise pourront reprendre. Nous ne savons pas quand. Nous ne savons pas trop comment non plus.
Lors d’une rencontre entre prêtres en activité, avec toutes les « distances nécessaires garanties, soyez-en sûrs, nous avons évoqué, sérieusement, la période de reprise des activités de la pastorale. Nous avons établi une bonne partie du calendrier des messes sur les quatre paroisses de notre doyenné à partir du … 2020 !
Une questions se posera, concernant la manière de célébrer les baptêmes « en attente », et qui seront nombreux à devoir être célébrés, dès l’ouverture des églises. Nous y réfléchissons et tout se fera sans cris ni hurlements, de toutes façons !
De la même manière la préparation des baptêmes avec les rencontres habituelles des parents en ayant fait la demande. Trois auront d’ores et déjà été annulées. Là aussi, il nous faudra trouver une manière de répondre, sans traumatismes de part ou d’autre, à ce temps catéchétique pré-baptismal,
habituellement plutôt apprécié par les parents.
L’important c’est de rester connectés (!) avec les familles. Et il faut noter qu’elles font preuve de
disponibilité et d’ouverture concernant les dispositions qui s’avéreront utiles le moment voulu.
Et les mariages ? L’ensemble des rencontres avec les fiancés, avait pu avoir lieu juste avant mesures de confinement. Il en manquait une, cependant : celle qui prévoyait d’aborder les conditions d’une belle célébration du mariage, à l’église. Cet accompagnement plus direct revient donc de fait aux ministres ordonnés, diacre et prêtres.
Autres nouvelles : ces jours-ci une conversation téléphonique avec Sr Monique, abbesse du Monastère des Clarisses, a permis de constater qu’elles vivent comme tout le monde, ce temps de confinement. Mais, comme le dit la Mère abbesse, « à l’intérieur d’un monastère de vie contemplative, le confinement, n’est pas une expérience complètement nouvelle ! », même si le monastère ne reçoit plus de personnes extérieures pour les offices célébrés en communauté. Quant à la messe, elles en sont elles aussi amenées, à vivre « la communion de désir », en attendant.
On ne peut pas recevoir l’absolution ? On ne peut la recevoir ni par téléphone, ni par internet, ni par courrier postal. Par contre, dans l’impossibilité d’accéder à un ministre ordonné, ou dans l’impossibilité de celui-ci de se rendre chez vous (quelles que soient les circonstances, et pas seulement celles qui entravent la liberté de déplacements actuellement), toute personne qui demande sincèrement pardon à Dieu, et ayant pris la décision de rencontrer un prêtre lorsque ce sera possible, est déjà, et est vraiment, pardonnée. La miséricorde divine n’est jamais prisonnière d’aucune contingence, dès lors que son pardon est recherché en vérité !
P. Bernard Quintard