CHRETIENS, RESTONS CONNECTES ! 4
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Seigneur, avec toi nous irons au désert...
Alors ce carême, nous le vivons comment ? Personnellement, en famille, en communauté de vie ? Pendant le temps liturgique du carême, un chant nous est parfois proposé : « Seigneur, avec toi nous irons au désert... ».
Avant de commencer sa mission, Jésus était parti au désert. Et là il devait clairement définir les choix qui seraient les siens et refuser les tentations qui auraient pu l’en détourner (cf Lc 4, 1-13) . Est-ce que j’accepte de vivre ce carême comme un temps de désert ? Un temps où je me retrouve seul – volontairement cette fois – pour faire le point sur ma situation personnelle ? Un temps où je me retrouve seul à seul avec lui aussi, en consentant, pour une fois peut-être, à me regarder et à me laisser regarder – par lui – tel que je suis ?
Quel dommage si je passais à côté de ce carême, qui cette fois et sans prévenir a pris des allures de désert obligatoire, d’abandon obligé de pas mal de nos réflexes routiniers. Nos déplacements désormais « calculés et contrôlés » sauront-ils nous guérir de cette tentation d’éternelle fuite en avant, si favorable pour ne pas aborder franchement les grandes questions qui attendent des réponses de notre part ?
Un mot est revenu souvent ces temps-ci pour définir ce qui pouvait être accepté ou pas, concernant nos déplacements et autres habitudes, le mot « essentiel ». Ainsi restent ouverts seulement les commerces et autres services répondant à des « besoins essentiels ». Belle opportunité pour détecter dans tout ce qui m’entoure (et peut-être m’encombre) ce qui est vraiment essentiel pour que je mène une vie plus humaine !
Dimanche dernier l’évangile nous montrait Jésus comme Celui qui ouvre les yeux de l’aveugle né
(Jn 9, 1-38). Qu’il me redonne une vision de ce qui est essentiel dans la vie ! Dans la mienne et dans celle de tout homme. Et que je devienne un citoyen défenseur de ces essentiels-là… pour tous !
Ce dimanche-ci Jésus rappelle à la vie son ami Lazare (Jn 11, 3-45). Qu’il m’aide à apprécier la vie, par dessus tout, cette vie reçue, et au sein de laquelle tout peut se construire et se vivre, avec foi, avec espérance, et dans la charité !, et où, hélas, tout peut se détruire si facilement, y compris la vie…
Mieux voir ! mieux vivre ! Depuis ce désert, somme toute bien relatif où nous nous trouvons, nous sommes invités à refonder certains choix fondamentaux. Cela ne se fera pas sans discernement et sans choix futurs de ce qui est et doit demeurer essentiel. Ce qui est vrai pour notre société humaine l’est aussi pour notre Eglise. Mieux voir ! Mieux vivre ! Libres de toute nostalgie. Désireux d’avenir.
P. Bernard Quintard