PÂQUES et la vie nouvelle... 3
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3ème dimanche de Pâques !
La perspective de reprendre nos messes dominicales reste encore peu claire : à quelle date ? et quelles seront les conditions demandées à ce moment là ? Alors :
Pensons particulièrement aux enfants et à leurs familles, qui vivaient dans l’attente d’une célébration de baptême, ou d’une première communion, d’ici l’été, ou peut-être d’une Profession de foi. Et unissons-nous d’ores et déjà à la prière qui nous est proposée pour eux, dans cette Lettre Paroissiale, et en lien avec leurs familles.
Pensons aux couples qui préparaient leur mariage, fixé depuis des mois et des mois, et ayant participé à plusieurs rencontres. « Il ne restait plus que la célébration à préparer »... Certains pourront sans doute maintenir leur agenda. Mais pas tous. Certains ont déjà dû renvoyer à « plus tard », parfois à l’an prochain, la célébration de leur fête de mariage.
Pensons aussi aux personnes qui nous ont quitté au cours de cette période. Lorsque la famille l’a souhaité, elles ont été accompagnées lors d’une célébration de l’espérance chrétienne au cimetière ; plus rarement dans une église. Souvent, une messe a été célébrée à leur intention, les proches pouvant s’y unir en pensée, et en communion de prière, depuis chez eux, à une heure qui leur était communiquée.
Pensons encore aux malades, hospitalisés ou à leur domicile, et aux personnes âgées chez elles ou en résidence en EHPAD. Elles ont vécu de longues semaines sans visites extérieures. Et pensons aux nombreuses personnes (car elles sont nombreuses !) qui travaillent sans relâche auprès d’eux et auprès d’elles, mettant à leur service tout ce que la générosité, et un sursaut d’altruisme peuvent parfois faire naître de meilleur en nous. Ce meilleur de soi, qui existe bel et bien, lui aussi. Parfois enfoui. Mais bien présent.
Et bien sûr, pensons aux enfants qui, bientôt de retour à leur école, vont devenir les grands témoins que l’avenir est bien ouvert devant nous, et à construire, plutôt qu’être subi… ! Laissons sur ce point les petits devenir nos enseignants... Formulons seulement le souhait que l’école soit toujours davantage, et pour tous, un lieu d’apprentissage des savoirs essentiels de la vie d’un être humain, pour les nouveaux adultes de demain !
Pensons, pensons encore... Avons-nous déjà appris quelque chose de plus sur nous-mêmes ? sur les autres ? sur comment mieux nous y prendre pour vivre ensemble le « nous » de notre condition humaine ? Qu’avons-nous découvert de nos limites et de nos capacités ? Celles qui nous sont personnelles et celles qui nous sont communes ? Que nous reste-t-il à résoudre ?
Dimanche dernier, Jésus ressuscité se révélait aux disciples comme visage définitif de la Miséricorde infinie du Père, patience comprise ! avec Thomas (cf Jn 20,19-31). Avec la Parole de Dieu de ce dimanche, nous sommes invités à accepter que Jésus se joigne à nous, nous rejoigne sur nos chemins d’incertitude, nous accompagne et nous guide pour cet exercice d’une relecture de nos histoires de foi, comme il l’a fait pour les disciples d’Emmaüs (Jn 24, 13-25). Une présence si inattendue pourrait nous empêcher nous aussi, de le reconnaître. Comme ce fut le cas pour eux. Insistons et ne craignons pas de l’inviter à rester avec nous. Il a tant de choses à nous révéler encore. Laissons-le nous partager ce qu’Il est : le Pain pour vivre notre vie de foi aujourd’hui, Lui le pain de vie. Car c’est bien dans cet aujourd’hui de notre humanité bien chamboulée que nous avons besoin qu’il vienne, pour rouvrir notre mémoire, et remettre en état notre intelligence.
Alors, oui, pensons encore... Et pensons avec Lui, faute de savoir penser « comme Lui. »
Père Bernard Quintard