CE TEMPS PEU ORDINAIRE …
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Selon le calendrier liturgique, nous sommes entrés dans le temps « ordinaire ». Cette année ce temps ne sera pas si ordinaire que cela ! Un peu comme s’il s’agissait de ne pas retrouver « trop vite » cette routine d’avant qui nous convenait si bien : fin d’année, donc premières communions avant les vacances. Début de l’été donc baptêmes et mariages tous les week-ends et jusqu’en septembre.
– Certes des baptêmes et quelques mariages prévus (un tiers peut-être) seront célébrés. Certes les églises sont rouvertes pour le culte des funérailles chrétiennes et pour la messe en semaine et l’assemblée eucharistique dominicale. Mais avec des masques, des gestes barrière, des distances physiques et autres obligations de circulation à l’intérieur des édifices qui font que « ce n’est pas pareil. »
– C’est vrai, ce n’est pas pareil. Du point de vue de la pandémie tout n’est pas réglé. Du point de vue de ses conséquences non plus. D’ailleurs nous non plus, nous ne sommes plus tout à fait pareils. Et reste encore à tirer les meilleurs enseignements de ce que nous avons appris, sur nous-mêmes et le vaste et si fragile monde qui nous entoure, avant de trop vite « nous mettre en vacances ».
– Ce temps ordinaire est peut-être appelé à devenir, bien plus qu’avant, le temps de la responsabilité. Pour ne pas oublier que le virus qui nous a laissés en vie, nous, sévit ailleurs de plus belle sur cette unique planète que nous habitons avec d’autres. Notre responsabilité est toujours sollicitée pour nous souvenir que « nous sommes tous embarqués sur le même bateau, et (que) personne ne se sauvera tout seul. » (François)
– Au cœur de ce temps ordinaire, la Parole de Jésus de ce dimanche vient nous maintenir éveillés : « m’aimez-vous plus que ce que vous aimez le plus ...? »(Mt 10, 37-42). Le temps ordinaire n’est pas celui du retour à nos habitudes et à nos petits espaces confortables d’avant. Pour les chrétiens et l’Église il consiste à inscrire dans la durée notre capacité d’accueillir la Parole de Dieu. C’est-à-dire Jésus lui-même et son message : ainsi nous devenons « dignes de Lui », et ne serons pas pris au dépourvu lors de l’arrivée d’autres évènements qui pourraient encore venir bousculer nos routines et nos projets par trop égocentrés. Nous tenir fermement attachés à Jésus, pas seulement pendant la tempête mais en tous temps, tel est notre Évangile. Les chrétiens ne prétendent pas avoir d’autre témoignage à vivre que celui-là.
P. Bernard Quintard
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