Carême 2021 et pandémie
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« Voici maintenant le temps favorable, voici le jour du salut » (2ème lettre de saint Paul aux Corinthiens).
Cette affirmation de l’Apôtre, nous l’entendons souvent pendant ce temps du Carême : elle nous est faite comme une invitation à mesurer la faveur que représente cette période de
l’année chrétienne et pourtant c’est une période de pénitence. De plus, elle arrive alors que dure la pandémie pendant laquelle il nous est demandé de réduire, ou au moins de discipliner, nos rapports avec nos proches et avec toute personne, de garder des distances, de porter un masque, etc. [*Comment, dans ces conditions, le Carême peut-il encore être dit un temps favorable ?*]
Il est un temps de pénitence demandé par l’Église à ses fidèles, un peu à la manière des quarante jours que Jésus passa au désert à jeûner et prier. Mais la pénitence, me direz-vous, nous la faisons déjà bien assez en limitant nos déplacements et nos relations pour maîtriser la diffusion du virus. Eh bien ! ce Carême de l’année 2021 est pour nous le moment de faire, de ces restrictions, une offrande et une prière incluses dans les pratiques de pénitence recommandées par l’Église, soit le jeûne, la prière et le partage (l’aumône).
Le temps du jeûne demandé aujourd’hui par l’Église aux chrétiens est réduit à peu, le mercredi des cendres et le vendredi saint ; à quoi s’ajoute l’abstinence de viande les vendredis. Chacun
peut faire plus à son gré ! Par cette privation de nourriture, nous signifions que nous voulons nous détourner des idoles, c’est-à-dire des faux biens ou tout simplement des biens matériels pour nous tourner, nous retourner vers Dieu. Ainsi jeûner conduit à découvrir, selon la réponse de Jésus au Démon qui le tentait, que « l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4).