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Message de Mgr Fonlupt
Article mis en ligne le 11 juin 2021

par Mgr Fonlupt

Aux membres du Peuple de Dieu qui est en Rouergue :

  • Baptisés, fidèles du Christ,
  • Laïcs consacrés,
  • Religieuses et religieux,
  • Diacres et Prêtres
  • Frères et sœurs en Christ,

Le 11 juin 2021

Il y a déjà quelques semaines, au cœur du temps pascal, Mgr Migliore, Nonce Apostolique en France, m’a fait part de la décision du Pape François de me nommer archevêque d’Avignon à la suite de Mgr Jean Pierre Cattenoz qui a porté la charge de ce diocèse pendant 18 années. La nomination est officielle ce vendredi.

Cette nouvelle est venue me surprendre, m’interroger, m’effrayer quelque peu... Il en est ainsi face à un appel inattendu. Comme dans d’autres étapes déterminantes de ma vie, j’ai cherché à recevoir dans la confiance cet appel qui me dépasse. J’ai estimé qu’il n’y avait pas d’éléments qui auraient pu justifier que je me dérobe. J’ai donc répondu positivement.

Il y a dix ans, pratiquement jour pour jour, que le Seigneur m’a envoyé vous rejoindre pour servir l’Église du Rouergue que nous sommes. Il m’invite désormais à servir l’Église qui est en Avignon. Cette terre qui, elle aussi, accueille l’Evangile depuis de nombreux siècles, déjà sans doute avant le Rouergue.

Servir une Église, c’est nouer et vivre avec elle une relation d’Alliance, ce que signifie l’anneau que j’ai reçu au milieu de vous, au jour de mon ordination épiscopale. Comment ce lien pourrait-il se distendre ? Mais pour autant, cette Alliance n’est pas exclusive, elle est le signe de la relation que le Seigneur noue avec son Église, et à travers elle avec toute l’humanité, sans limite de frontières, de langues et de peuples. Et la mission pastorale qui m’a été confiée concerne également les Églises, les peuples de la terre.

Quand le Seigneur appelle, c’est toujours une surprise qui vient bousculer les habitudes, provoquer à un déplacement, un décentrement, pour entraîner ailleurs, servir une Église plus large, au-delà des frontières. Nous ne sommes pas maîtres de la mission. Nous ne savons pas ce qu’elle nous donnera de vivre. C’est une invitation à accepter la volonté de Dieu que je ne connais pas pleinement.

C’est dans cette attitude que je veux me laisser entraîner. Avec ce que je sais également de mes limites, de mes pauvretés. Le Seigneur sait de quoi ses enfants ont besoin. S’il appelle pour les servir, il ne manque pas de donner ce qui est nécessaire pour répondre. Se risquer dans cette confiance est source de liberté.

Nous nous en souvenons, j’ai été nommé évêque de Rodez par le Pape Benoît XVI, et ordonné au milieu de vous en la cathédrale le 5 juin 2011.

Au long de ces dix années, j’ai appris à vous rencontrer, à vous découvrir, à vous servir, à vous appeler. C’est avec vous que j’ai découvert peu à peu mon ministère d’évêque et ai pu le vivre en relation avec les prêtres, les diacres, les baptisés dont un nombre significatif donne un visage renouvelé aux communautés. J’ai été heureux de percevoir la présence profonde et signifiante des communautés religieuses dans leur don, leur vie fraternelle, le service des frères, la prière.

Avec vous tous, nous avons cherché à avancer, à ‘comprendre ce qu’il nous arrivait’ dans les transformations si fortes du visage de notre Église au sein d’une terre rurale qui elle aussi évolue profondément. Nous nous sommes attachés à discerner ce que le Seigneur appelle de notre part pour être au milieu des hommes un signe de sa présence attentive et de sa bienveillance. Tout au long de ce temps, nous avons cherché à vivre, et à ouvrir des chemins nouveaux. Deux années de synode nous ont permis de baliser ensemble ce chemin.

Ces années ont été passionnantes, dans les liens qu’elles ont permis, la prise de conscience de la responsabilité de chacun, les ouvertures perçues et dans lesquelles nous avons pu commencer à nous engager. Peu à peu nous avons tracé des chemins de fraternité, d’ouverture à l’autre, de service du frère.

L’aventure de notre Église reste délicate dans les transformations qu’elle connaît, les déplacements à vivre, l’accueil et l’accompagnement de chacun. Sa vie concrète demande de respecter les personnes et les situations. Je sais qu’il m’a été difficile parfois de laisser le temps de la maturation nécessaire à chacun. Je demande pardon à celles et ceux qui ont pu en être blessés. Aujourd’hui, je regarde avec reconnaissance le chemin parcouru et ce que le Seigneur nous a donné de vivre.

Tout cela aurait pu se poursuivre avec vous ! J’avais goût à chercher les chemins nouveaux d’une responsabilité davantage partagée avec tous. J’ai un peu l’impression d’être invité à vous laisser au milieu du gué ! Mais je sais qu’un autre pasteur vous sera envoyé pour continuer à accompagner ce chemin. Le Seigneur n’abandonne pas ceux qu’il appelle et qu’il rassemble. Déjà l’Esprit nous a ouvert cette année qui sera un temps habité de sa présence et de son souffle. Il vous donnera de vivre dans la confiance l’attente de celui qui vous sera envoyé comme pasteur, et déjà de prier pour lui.

Ces derniers jours avec vous vont passer bien rapidement, le temps de vous dire au revoir, et de vous permettre de m’envoyer, car c’est aussi vous qui me confiez à une autre Église. Cela il nous faut le vivre dans la reconnaissance de ce que nous avons vécu et la gratitude pour l’engagement et le service de chacun. Le Seigneur a donné. Il ne cessera pas de confirmer son appel et son engagement auprès de vous.

Merci à chacune et à chacun d’entre vous. Aux prêtres qui sont mes premiers collaborateurs, peut être aussi ceux que j’ai le plus bousculés. Merci aux diacres, qu’ils ne craignent pas de déployer l’original de leur visage. Merci aux religieux et religieuses dans leur présence et leur service, dans leur prière au cœur de notre Église, dans leur hospitalité. Merci à vous tous baptisés qui de manières si diverses, et parfois si discrète, ne cessez de manifester l’attention bienveillante du Christ à toute personne.

Je serai installé le dimanche 11 juillet à la cathédrale d’Avignon, Notre-Dame des Doms. Auparavant, nous nous rassemblerons pour rendre grâce au Seigneur de ce qu’il nous a donné de vivre ensemble le dimanche 4 juillet à 15h30 en notre Cathédrale, l’église Mère du diocèse. Qu’il nous soit permis d’adresser au Seigneur notre reconnaissance pour ce qu’Il nous a donné de vivre au long de ces années.

Merci de me porter dans votre prière, j’en ai besoin. Je vous garde dans la mienne.

Le 11 juin 2021, solennité du Sacré-Cœur de Jésus