Et pourtant, la page d’évangile que nous lirons dimanche nous dit que ce royaume est une réalité prochaine, qu’il est réalisable, et que nous pouvons en distinguer les signes dans les difficultés et les combats actuels. « C’est au milieu d’une grande détresse, quand le ciel s’obscurcira, que l’on verra venir le Fils de l’homme avec puissance et grande gloire. »

Le chrétien apprend donc deux choses de ces textes sur la venue prochaine du royaume :

– Tout d’abord, il y a la certitude que l’histoire se déploie selon un ordre pensé et réfléchi par Dieu. Au milieu des lignes courbes de nos destinées personnelles, il trace la ligne droite de sa providence.
Et aussi sûr que Dieu est l’auteur de toutes choses, il sera le terme et le point final de l’histoire. En lui, tout paraîtra dans la lumière et la clarté.

– Nous apprenons enfin à ne pas craindre les tempêtes, ni les catastrophes, ni aucun événement terrifiant. Car c’est dans les temps les plus obscurs et les plus sombres que la main de Dieu se manifeste. Quand tout semble perdu, c’est justement le temps de s’en remettre à Dieu et de poser un acte de foi, un acte d’abandon et de confiance. Jésus lui-même, le Roi des rois, n’a pas fui devant la croix mais justement dans cette épreuve, il dira : « Père, en tes mains, je remets mon esprit ». Cela le conduira à la résurrection et au matin de Pâques.

Le royaume de Dieu est donc une réalité à venir, mais qui se devine et se trame déjà à travers la vie de Jésus, comme à travers nos vies. Quel que soit le contexte, le royaume est là chaque fois que nous posons un acte en vérité, chaque fois que nous accomplissons une œuvre bonne, chaque fois que nous écoutons notre coeur. Il peut faire sombre dehors, peu importe, si nous tenons en nous cette petite lumière allumée. Au milieu de l’ordinaire et de la tristesse du monde, ce sera déjà un vrai acte de résistance et une sublime démonstration de la grandeur du coeur humain, malgré tout.

Finalement la lumière l’emporte toujours sur les ténèbres.

Père Christophe