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Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est le Seigneur »
Article mis en ligne le 17 mars 2022

par Père Pierre Gauthier

« Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est le Seigneur »
En ce troisième dimanche de carême, la figure de Moïse est proposée pour notre instruction dans les deux premières lectures auxquelles nous pouvons nous arrêter.
C’est d’abord le récit de la mission que Moïse reçut de Dieu de libérer le peuple hébreu (livre de l’Exode, chap. 3, v.1-15).

Cet évènement, lointain pour nous, fut l’occasion d’une découverte, littéralement d’une révélation, par Dieu lui-même de son existence et de son être. En effet, s’étant vu confiée la mission, Moïse s’adressa à Dieu pour lui demander son nom : « Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? » Dieu dit à Moïse « Je suis celui qui est ». Et il dit : « Voici ce que tu diras aux fils d’Israël : « ‘Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : Je suis’ » (Ex 3,13b-14).
Ce récit est un des plus importants de la Bible. Dieu, qui s’était fait connaître comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, les pères dans la foi du peuple hébreu, se fit connaître ici comme le Dieu unique, le seul Dieu de toute le Création. Ce fut un progrès décisif dans la connaissance de Dieu, une révélation ineffaçable que confessent depuis cet évènement les croyants, juifs et chrétiens et aussi musulmans. Selon le vocabulaire théologique et philosophique, c’est la foi au monothéisme que nous confessons par les premiers mots du « Je crois en un seul Dieu ».

Moïse et le Buisson ardent, Synagogue de Doura Europos, Syrie.

A vrai dire, cette révélation a des airs d’occultation. La formule hébraïque peut être traduite : « Je suis ce que je suis », ce qui signifierait que Dieu ne veut pas révéler son nom, mais précisément Dieu donne ici son nom qui, selon la conception sémitique, doit le définir d’une certaine manière. Et l’on peut aussi bien traduire cette expression par : « Je suis celui qui suis » ce qui correspond à « Je suis celui qui est », Je suis l’existant, comme l’ont compris les traducteurs grecs de la Bible (les Septante). Cela signifie que Dieu reste un mystère pour l’homme et aussi qu’il agit dans l’histoire des hommes qu’il oriente vers une fin, par sa providence. Cette action de Dieu est évoquée dans les deux autres lectures en même temps qu’est soulignée l’action des hommes et leur responsabilité dans leur salut.
L’apôtre saint Paul, dans sa deuxième lettre aux Corinthiens (chap.10, v.1-12) appelle ses lecteurs à la prudence et à la modestie : les Hébreux dans le désert reçurent tous les mêmes dons, « cependant la plupart d’entre eux ne furent pas agréables à Dieu » (v.5)
Dans l’Évangile, Jésus rejette une vision simpliste du châtiment des pécheurs, mais c’est pour rappeler que la conversion s’impose à tous ; les malheurs publics sont une invitation providentielle à la pénitence tandis que, par la parabole du figuier, il rappelle aussi la patience de Dieu pour les hommes.

Pierre Gauthier