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Saint Jean XXIII
Article mis en ligne le 7 octobre 2022

par Jacques Terrier

Nous fêtons le 11 octobre le « bon pape » saint Jean XXIII, saint patron de notre paroisse. À cette occasion, il nous a paru opportun de rappeler quelques traits de la vie de celui qui fut un grand réformateur de l’Église.

Né près de Bergame (Italie du nord) le 25 novembre 1881, dans une famille très pauvre de dix enfants, An-gelo Roncalli se signale par une extrême bonté pendant toute sa vie consacrée à l’Église. Sa devise : « Dieu est tout, je ne suis rien ».
Mais rien ne le prédispose à hériter de la chaire de saint Pierre. Il mène une carrière diplomatique banale de Sofia à Paris en passant par Istanbul avant d’accéder enfin au prestigieux patriarcat de Venise.
Délégué apostolique en Turquie pendant la Seconde Guerre mondiale, il manifeste toutefois un singulier courage en dénonçant l’antisémitisme devant l’ambas-sadeur allemand.

Saint Jean XXIII

Il est élu pape par le conclave le 28 octobre 1958, à 76 ans et onze mois. Les cardinaux, en portant leur choix sur lui, veulent se donner le temps d’une transition avant d’élire un pape d’action. L’opinion publique est quelque peu consternée par l’image de ce vieil homme replet qui a relevé le nom d’un antipape (Jean XXIII), par affection pour Jean le Baptiste et l’apôtre Jean.
Mais le nouvel élu provoque d’emblée la surprise en annonçant un aggiornamento (« mise à jour ») de l’Église catholique, autrement dit un grand concile en vue d’adapter l’Église au monde moderne.
Le pape Jean XXIII ouvre le concile Vatican II le 11 octobre 1962, dans la basilique Saint-Pierre de Rome.
C’est le 21e concile œcuménique depuis les origines de l’Église. Aucune entreprise comparable n’avait été me-née depuis le concile de Trente, trois cents ans plus tôt, qui avait lancé la (Contre-)Réforme catholique.
Son retentissement mondial va être d’autant plus im-portant que les catholiques, en ce milieu du XXe siècle, représentent un quart environ de la population mondiale, laquelle s’élève à trois milliards d’êtres humains.
Réunis au grand complet dans la basilique Saint-Pierre de Rome pour la séance plénière d’ouverture, les 2500 évêques venus du monde entier se voient confier la mission d’adapter l’Église au monde mo-derne, intégrer une réflexion religieuse dans les mouvements d’idées et réconcilier toutes les chrétientés.
Les Pères conciliaires viennent pour un tiers d’Europe mais l’Amérique latine fait une entrée en force au concile (22%), avec l’Amérique du Nord (13%), l’Afrique noire (10%) et l’Asie (10%). Fait inédit : des représentants de différentes confessions chrétiennes non-catholiques ont par ailleurs été invitées à la cérémonie en qualité d’observateurs.
Dans son allocution inaugurale, le pape dénonce l’en-seignement du mépris et témoigne de son ouverture aux autres religions et en particulier aux juifs.
Le concile adapte la communication de l’Église au monde moderne afin que soit mieux perçu le mes-sage de l’Évangile. C’est ainsi que les langues usuelles se substituent peu à peu au latin dans les offices religieux. Les prêtres renoncent à la soutane. Dans les églises, lors des messes, l’officiant fait désormais face aux fidèles et ne leur tourne plus le dos...
L’un des textes majeurs de Vatican II, « Gaudium et spes » promulgué le dernier jour du concile (8 dé-cembre 1965), exprime la solidarité de l’Église avec tous les mouvements qui concourent à protéger et rehausser la dignité de l’individu, y compris les mouvements socialistes.
Surtout, l’Église catholique rompt avec une hiérarchie pyramidale et renforce le rôle des évêques et des synodes nationaux. Enfin, le concile adopte le prin-cipe de la liberté de conscience religieuse, à l’initia-tive de Karol Wojtyla, futur Jean-Paul II.