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"Veillez pour être prêts"
Article mis en ligne le 25 novembre 2022

par chcausse

Noé, défenseur de la Création
En ce premier dimanche de l’Avent, débutons notre parcours de paix en compagnie de Noé. Alors que les conséquences du dérèglement climatique s’imposent à nous, cultivons la paix au quotidien en prenant soin de la Création.

Noé : l’urgence et la patience de la paix

La colombe qui rapporte à Noé un rameau d’olivier (Gn 8.11) est un symbole de paix universellement connu ! Elle signe le reflux des eaux du déluge : la vie peut renaître sur la terre ferme. Mais de quelle paix s’agit-il ? A quoi sommes-nous invités à collaborer dans ce monde d’après la catastrophe du Déluge ?

Pour comprendre, il faut regarder ce qui encadre l’épisode du déluge.
Le récit biblique nous en donne la cause, c’est la violence ! Le Déluge manifeste, la puissance mortifère de la violence ! Dès le chapitre 6 de la Genèse, « le Seigneur vit que la méchanceté des hommes se multipliait sur la terre » (Gn 6.5). Le Déluge manifeste, dans le langage symbolique qui est celui du premier chapitre de la Bible, la puissance mortifère de la violence : « A cause des hommes la terre s’est remplie de violence, et je vais les détruire avec la terre  », dit Dieu (Gn 6,13). L’eau du chaos originel recouvre tout, et la vie de chaque espèce vivante trouve refuge dans l’arche que Dieu demande à Noé de construire (Gn 6 14s).

Au seuil de l’Avent, la liturgie nous présente Jésus évoquant les contemporains de Noé d’une manière surprenante. Alors que les rabbins de son temps les considéraient, en bonne logique, comme de grands pécheurs, Jésus souligne au contraire la banalité de leurs comportements : manger, boire, se marier, travailler aux champs ou moudre le grain. Occupés à leur quotidien, ils n’ont « rien vu venir » comme on dit ! Insouciance ? Indifférence ? Le mélange de ces attitudes creuse tout doucement le lit de la violence

parce que nul ne reconnaît la gravité de la situation et ce qu’elle appellerait de conversion urgente pour sauver la paix.

Le récit du Déluge débouche sur l’alliance que Dieu conclut avec Noé, c’est-à-dire avec « tout être de chair qui est sur la terre  » (Gn 9.17). Le « signe de (cette) alliance  » (Gn9.12) est l’arc-en-ciel signifiant que « les eaux ne se changeront plus en déluge pour détruire tout être de chair  » (Gn 9.15). Dieu sait pourtant que la méchanceté humaine ne va pas s’arrêter de sitôt ! Mais Il s’engage unilatéralement à ce que l’œuvre de mort qu’elle provoque n’ait plus jamais le dernier mot ! Longue patience de Dieu à travers l’histoire de l’humanité dont nous peinons souvent à partager le regard d’espérance qu’elle suppose.

Et nous voici ramenés à l’enseignement lumineux de Jésus : dans ce temps de l’histoire qui est le nôtre, dans ce monde sauvé, mais qui demeure dans « les douleurs d’un enfantement qui dure encore  » nous sommes invités à la vigilance du quotidien qui, seule, construit le Royaume du Prince de la Paix.

Claire de Bénazé,
membre de la communauté apostolique
St François Xavier,
Journal de la Paix