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« Si tu savais le don de Dieu »
Article mis en ligne le 9 mars 2023

par Père Pierre Gauthier

« Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : donne-moi à boire, c’est toi qui lui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive » (Jn 4,10). Les évangiles du Carême de cette année liturgique A nous restituent les grands événements qui ponctuent ce temps : les tentations de Jésus (premier dimanche), la Transfiguration (deuxième dimanche), la rencontre de Jésus avec la femme de Samarie au puits de Jacob (troisième dimanche), la guérison d’un aveugle de naissance (quatrième dimanche), la résurrection de Lazare (cinquième dimanche). Ils sont ainsi proposés à notre instruction et à notre méditation : disposés ainsi à la suite chacun projette sur les autres son enseignement propre.

Quel est cet enseignement dans l’évangile de ce troisième dimanche ?
Nous pouvons en dégager deux. Le premier et le plus important est la révélation de l’identité de Jésus à l’occasion d’un service que celui-ci a demandé à cette femme venue puiser de l’eau. L’autre est la mission que cette femme se donne de retourner à la ville et de dire aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » (v. 29)
Par la suite des questions que pose cette femme à Jésus, celui-ci la conduit de l’eau que l’on trouve dans le puits à la réalité spirituelle qu’elle représente, à la grâce qu’il est venu lui apporter, et il l’invite à confesser qu’il est lui « le Messie, celui qu’on appelle Christ ». La suite des questions et les réponses par lesquelles Jésus fait avancer cette femme, des soucis et des besoins de sa vie ordinaire, puiser de l’eau au puits, savoir où est le lieu où l’on adore Dieu, etc., aux besoins de la vie spirituelle et au culte en esprit et en vérité, correspond à ce même itinéraire qui nous est proposé par ce récit en ce temps de Carême : nous élever vers Dieu à partir des réalités qui nous entourent et nous occupent.
Ainsi quand le baptême est donné à un enfant ou à une personne adulte, l’eau devient le moyen de purification des péchés et de don de la vie de Dieu, de la grâce : elle fait partie du sacrement. Les gestes du prêtre, verser de l’eau sur le front du catéchumène, et les paroles qu’il prononce confèrent la vie que le Christ est venu nous donner. L’usage de l’eau bénite est en rappel de cette réalité.
Plus largement dans la vie chrétienne, dans la pratique de l’Église, l’eau est le symbole de la vie divine comme elle est, dans la vie humaine ou animale, un moyen indispensable de cette vie.
Pour en revenir aux enseignements de ces dimanches de Carême nous pouvons dire qu’ils représentent les principaux aspects de la vie du chrétien, tels que Jésus lui-même les a connus et tels qu’il nous demande de les reconnaître et de les accepter. L’évangile des tentations au désert (premier dimanche) représente le combat spirituel auquel tout chrétien ne peut se soustraire, compte tenu des faiblesses du péché. Le récit de la Transfiguration de notre Seigneur (deuxième dimanche) évoque le but de la vie du Christ, sa résurrection entrevue un moment par les trois disciples et proposée à notre instruction pour soutenir l’espérance de la résurrection de notre propre corps. Le récit de la femme de Samarie (ce dimanche) représente le don de la vie de Dieu symbolisé par l’eau tirée du puits. Le récit de l’aveugle de naissance (quatrième dimanche) signifie l’accès à la lumière du Christ : comme l’aveugle a accédé à la lumière du jour et à la lumière spirituelle par laquelle il a reconnu en Jésus le « fils de l’homme, l’envoyé de Dieu ». Il a reçu, comme nous, la lumière de la foi. « Je crois, Seigneur », dit-il. Enfin l’évangile de la résurrection de Lazare (cinquième dimanche) annonce la résurrection du Christ et la résurrection de notre propre corps.
Nous avons entendu et nous entendrons ces récits évangéliques. Veillons à les recevoir comme un enseignement qui nous est donné aujourd’hui. Pour cela nous pouvons ne pas nous contenter de les entendre proclamés à l’église le dimanche correspondant mais les lire avant ou après et les méditer.

Pierre Gauthier