Dans l’évangile de ce dimanche 23 juin, 12ème du temps ordinaire, nous lisons le récit d’une tempête survenue sur le lac alors que les disciples venaient d’embarquer ; Jésus était avec eux mais il dormait. Ils éprouvèrent une grande peur du danger ; ils le réveillèrent et ne furent pas moins surpris de le voir apaiser les éléments déchaînés. « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent » (Mc 4, 41), se demandaient-ils.
Ainsi Jésus leur apparaît comme le maître du vent et de la mer. Ces éléments, bien réels dans la scène, peuvent représenter les circonstances de la vie, et la barque sur laquelle étaient montés les disciples, chacun de nous aussi bien que l’Église. Ne dit-on pas qu’il faut mener sa barque et ne parle-t-on pas aussi de la barque de l’Église. Or Jésus se trouvait dans la barque sur le lac. Il est dans nos vies comme il est dans l’Église. Peut-être trouvons-nous qu’il dort, dans nos vies comme dans l’Église. Ce n’est pas une raison pour lui ôter notre confiance. Des événements peuvent nous frapper et nous éprouver durement comme ils peuvent frapper l’Église. Alors qu’au moins nous ayons le courage de lui dire, comme les disciples : « Maître, nous sommes perdus ! Cela ne te fait rien ».
Cet appel angoissé n’est pas dénué de confiance : il dit au moins que, dans notre détresse, nous savons nous tourner vers notre Sauveur. Il dit aussi l’humilité nécessaire à toute prière ainsi que la crainte, mais non pas la peur, qui est la reconnaissance de la grandeur de Dieu et de son secret pour nous, comme le saint homme Job (première lecture) y fut amené à la suite des épreuves qu’il endura. Calme ou agitée ou bien tantôt calme et parfois agitée, notre vie, comme celle de l’Église, se déroule sous le regard bienveillant de notre Père des cieux. Dans la barque de notre vie, dans la barque de l’Église, se trouve notre Seigneur, présent par son Esprit saint. Puissions-nous ne pas l’oublier et maintenir, avec sa grâce, le cap de l’espérance !
Pierre Gauthier