« Cela vous heurte. Cela vous scandalise ? » La foule et les juifs ont-ils tort de refuser d’ajouter foi aux paroles de Jésus ?
Assurément non, s’ils les prennent comme venant d’un homme quelconque et s’ils les entendent selon leurs propres capacités humaines. Si tout se joue au plan de la « chair », en effet la promesse de Jésus est délirante.
En d’autres termes, cela vous scandalise parce que vous ne songez qu’à la nature humaine du Fils de l’Homme. Vous serez bien étonnés quand vous le verrez prendre possession de la place qui appartient à son être spirituel : « Et quand vous verrez le Fils de l’Homme monter là où il était auparavant ? » C’est précisément cet être spirituel qui doit vous mettre sur la voie.
Les paroles de Jésus ne prennent leur sens que pour ceux qui s’ouvrent au souffle de l’Esprit, cet Esprit que seul le Père peut donner, à condition de l’accueillir en nous dépouillant de nos propres points de vue humains. Sinon, tout reste charnel avec ce que ce mot indique de faiblesse et d’incapacité à entrer dans les vues de Dieu.
Pour venir à Jésus, non pas avec une foi humaine, une conviction sentimentale dans son admiration, mais avec une foi surnaturelle, la foi véritable, il faut cette action conjointe de nous-mêmes en réponse au don du Père.
S’adressant à Nicodème, Jésus avait donné un enseignement très net sur ce point : « Nul, s’il ne naît de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair. Ce qui est né de l’Esprit est Esprit. » (Jean 3. 5 et 6) La foi n’est pas affaire de conviction humaine mais de disponibilité à Dieu. Saint Jean ne sépare jamais l’adhésion au Christ de la fidélité au Père dont nous acceptons le don : « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » (Jean 14. 1) « Personne ne peut venir à moi si cela ne lui est donné par le Père. » (Jean 6. 65)