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« Présence au petit peuple de Dieu : des motifs d’espérer »
Partage d’une expérience–Perspectives Par Frère François Cassingena-Trévedy Écrivain, poète français et moine bénédictin
Article mis en ligne le 4 octobre 2024

par Alain Desmarest

François Cassingena-Trévedy est un écrivain et poète français, né à Rome le 28 novembre 1959. Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, il entre dans la vie monastique en 1980 et est ordonné prêtre en 1988. Il est docteur en théologie avec une thèse intitulée L’expérience et l’esprit de la liturgie (IVe – VIe siècles).Il enseigne à l’Institut supérieur de liturgie (Institut Catholique de Paris) et au Centre Sèvres.

À l’abbaye de Ligugé où il demeure de nombreuses années, il est maître de chœur et émailleur sur cuivre. Parallèlement à son activité monastique, il publie de nombreux ouvrages de poésie et de spiritualité. Actuellement, Frère François vit une vie plus retirée, plus dépouillée, plus élémentaire, dans les hautes terres du Cantal.

Résumé de la conférence

Les motifs d’espérer, dans un monde marqué par la violence, peuvent parfois sembler faire défaut. Aussi nous faut-il d’abord rechercher cette espérance dans la parole de Dieu. L’épitre au Hébreux (chapitre 6) nous rappelle que Dieu, dans la promesse faite à Abraham, a montré la fermeté de sa promesse, offrant ainsi une espérance sûre et solide pour les croyants.

Motifs de désespérer :

  • L’exploitation de la planète et la crise écologique ;
  • Les conflits dans le monde humain ;
  • Les divisions et les abus au sein de l’Eglise ; la désertification des lieux de prière ;
  • Le tempérament moderne et l’agressivité qui se manifeste de plus en plus.

L’une des grandes vertus chrétiennes est la lucidité.

En chacun de nous, il y a le meilleur et le pire…

Lire l’Écriture sainte peut nous aider à « nous accrocher » :

  • Les psaumes assument la totalité des cris que l’homme peut pousser (ex : psaume 40) ;
  • La 3e lamentation de Jérémie (lue au matin du Samedi saint) ;
  • L’Evangile de Jean – chapitre 6, verset 68 :« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle »
  • L’Évangile de Matthieu – chapitre 16, verset 18 :« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. »
  • De manière générale, le dialogue entre Christ et Pierre.
  • Le préambule de la constitution dogmatique de l’Eglise : le document « Lumen Gentium » du Concile Vatican II, commence par ces mots : « Le Christ est la lumière des peuples : réuni dans l’Esprit Saint, le saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes créatures la bonne nouvelle de l’Évangile, répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Église.

Des ressources pour espérer :

  • Le réel, la réalité qu’il faut toujours respecter.
  • La Parole de Dieu : est-ce qu’elle nourrit notre espérance ? Chaque Eucharistie a « le goût de la Parole que nous entendons. » Où en est notre dévotion à la Parole ?
  • La relation aux autres : apprendre à voir la richesse et la beauté présentes chez les autres.
  • La présence : s’apercevoir de la présence des autres.
  • L’action : agir ! fabriquer de l’espérance par « notre agir. » Chaque jour, il y a des choses à faire (l’humble action du quotidien).

Espérance et espace :

  • Le Dieu chrétien est un « Dieu spacieux ». L’extraordinaire mystère de la Trinité décrit Dieu comme étant un en trois personnes distinctes mais égales qui se cèdent la place l’une à l’autre : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le” apparaît dans plusieurs passages des Évangiles, notamment lors de la Transfiguration de Jésus (Matthieu 17,5 ; Marc 9,7 ; Luc 9,35).
  • « Être spacieux », permet de s’ouvrir à l’espérance.

Ce que je désire :

  • Une église qui va vers les hommes, sans prosélytisme.
  • Se défier de la tentation du nombre, de la hantise du nombre. Il ne s’agit pas de construire un empire mais de participer à la construction du Royaume (mot qui donne de l’horizon).
  • L’amitié. Se faire « pèlerin de l’amitié » en allant vers les autres.
  • L’incarnation : mot élémentaire de notre Credo. Chacun de nous doit s’efforcer d’être présent aux autres (« descendre de notre ciel » pour nous incarner auprès des autres.)
  • La prière quotidienne : prier ensemble un psaume, c’est faisable partout !
  • Les homélies participatives. C’est facile dans les petites assemblées… « Donner de l’appétit »plus que des habitudes. Si on se rend présent, le Royaume advient !
  • Le travail de la foi. Ce que nous proposons n’est plus audible. Comment le rendre « appétissant » ? Essayons de traduire notre foi en langage intelligible en mobilisant notre esprit et notre cœur.

Mot de conclusion :

Dans le christianisme, l’espérance est l’une des trois vertus théologales, avec la foi et la charité.

L’Espérance est une vertu qui consiste à attendre avec confiance la réalisation des promesses de Dieu, notamment la vie éternelle et la rédemption.

Tandis que l’espoir peut être un désir humain pour un bien futur, l’espérance est une confiance pure et désintéressée en l’avenir, fondée sur la foi en Dieu.

Saint Thomas d’Aquin décrit l’espérance comme une vertu qui dépend d’un don de Dieu, permettant aux croyants de viser un bien qui dépasse les capacités humaines.

Dernière publication de François Cassingena-Trévedy : Paysan de Dieu