Éditorial
Frères et sœurs, nous sommes en face de la manifestation de la puissance de Dieu. Une telle puissance ne peut se réaliser qu’en faveur de ceux qui ont la foi. Dans l’évangile de ce jour, deux situations se présentent : la souffrance d’un homme couvert de lèpre et rejeté par la société, et la compassion d’un Dieu miséricordieux. L’auteur met en exergue la pitié de notre Seigneur Jésus-Christ face à la souffrance de l’homme. Dieu vient toujours au secours de ceux qui se recommandent à lui. Nos prières ont la force de transgresser toutes les lois ancestrales, car nous avons avec nous, le maître de la loi.
Le Seigneur avait dit qu’il n’était pas venu détruire la loi, mais l’accomplir. Ainsi ce lépreux que la loi excluait de la société, et qui espérait sa guérison de la puissance du Seigneur fit voir que la grâce qui avait la vertu de purifier les souillures d’un lépreux ne venait pas de la loi, mais lui était bien supérieure. Nous voyons éclater ici tout à la fois la vertu de la puissance du Seigneur, et la fermeté de la foi de cet homme : " Et il l’implorait à genoux en disant : Seigneur, si tu le veux, tu peux me guérir. Ce geste d’humilité, pour apprendre à chacun de nous à nous humilier devant les fautes qui souillent notre âme. Dans sa foi pleine d’espérance et de conviction, il implore le remède : « Si tu le veux, dit-il, tu peux », faisant dépendre la puissance du Seigneur de sa volonté. Du reste, cet homme ne doute pas ni de la volonté du Seigneur ni de sa commisération. Mais à la pensée de la lèpre dont il était couvert, il osait à peine en espérer la guérison. « Dès qu’il eût parlé, la lèpre le quitta ». En Dieu il n’y a point d’intervalle entre son œuvre et son commandement, parce que dans son commandement est renfermée son œuvre. Après sa guérison, le lépreux publie le bienfait du Seigneur, malgré la défense qu’il lui en a faite.
Chers frères et sœurs, comment taire les bienfaits de Dieu ! C’est tout à fait normal que celui qui a reçu un tel bienfait soit reconnaissant et rende grâce au bienfaiteur. Malheureusement tel n’est pas le cas pour beaucoup d’entre nous. Quand on sait la douleur qui déchirait le cœur de cet homme malade de la lèpre, on peut comprendre sa grande joie. En effet, dans le monde hébraïque, la lèpre est une maladie honteuse et vue comme la malédiction venant de Dieu. Ainsi, celui qui en souffre est considéré comme maudit par Dieu, et, de ce fait, rejeté, coupé du monde.
Ce qui fait mal à Dieu, c’est de ne pas lui être reconnaissant. Souvenons-nous de sa question posée au seul lépreux reconnaissant parmi les 10 autres guéris. « Et les 9 autres. N’ont-ils pas été aussi guéris ? »
Puisse la Vierge Marie nous aider à avoir cette foi ferme du lépreux afin de mettre au-dessus de nos volontés, celle du Seigneur Jésus-Christ.
En cette semaine de la santé, que le Seigneur bénisse tous ceux qui s’occupent des souffrants et guérisse par leurs œuvres tous les malades !
P. Célestin AKO
Paroisse St Jean XXIII